À la suite des récents avis du comité d’alerte sur un risque sérieux (par deux fois) de dépassement du seuil de 0,5% des dépenses de santé en 2025, les caisses nationales d’assurance maladie et le gouvernement ont décidé de geler l’évolution des tarifs dont la revalorisation était prévue au 1er juillet dans le cadre de la convention médicale. Le syndicat Avenir Spé prend acte de cette décision.
Comme l’ensemble de la population, nous comprenons les contraintes actuelles liées à la situation des finances publiques. Toutefois, le gel de ces revalorisations, négociées difficilement, touche particulièrement des spécialités qui étaient dans un besoin urgent de soutien, notamment les pédiatres, les psychiatres, les gériatres, les dermatologues, les endocrinologues, les gynécologues et les médecins de réadaptation. Des médecins libéraux qui prennent quotidiennement en charge des population déjà vulnérables et fragiles ; celles-là même qui sont au cœur de nos métiers.
À Avenir Spé, nous n’avons eu de cesse de porter la pertinence des prises en charge et des prescriptions ainsi que l’efficience du parcours spécialisé de ces populations. Aujourd’hui nous ne pouvons que déplorer l’attitude de la Caisse d’assurance maladie, et la mise en œuvre de politiques publiques qui ne sont construites que sur un concept commercial prix/volume nous conduisant à cette situation de quasi-faillite de notre système de soins.
Qu’en sera t- il des financements de l’hôpital public auxquels personne n’ose s’attaquer et dont la majorité s’accorde à reconnaitre la non-efficience en termes de résultats ?
Nous nous interrogeons : comment, dans ce contexte où des tarifs d’actes n’ont pas été revalorisés depuis 2004, encourager les jeunes professionnels à rejoindre notre démarche ? Comment leur transmettre le désir de répondre aux besoins de la population ?
Il est clair que ce genre de décision détruit la confiance des soignants libéraux envers la Caisse d’assurance maladie et notre système de santé.
Nous restons déterminés à défendre les valeurs de notre profession et espérons un dialogue constructif pour trouver des solutions pérennes permettant de concilier contraintes budgétaires et qualité des soins et de prise en charge. Une rencontre urgente avec la ministre de la Santé, le ministre délégué de la Santé et le directeur de la Caisse d’assurance maladie est indispensable.
Et nous prendrons nos responsabilités, car les solutions sont à notre portée.
Patrick GASSER,
Président d’Avenir Spé