Communiqué de presse
Paris, le 17 janvier 2025
Avenir Spé réagit à la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre.
Si l’augmentation significative de l’ONDAM est prometteuse à certains égards, elle ne suffira pas, de toute évidence, à transformer un système de santé qui attend, et à juste titre, des réformes de fond.
Certes, un mode de financement pluriannuel est souhaitable, à condition que la promesse soit tenue ! Il en va de même pour l’intérêt affiché pour la santé mentale (enjeu crucial et première cause de passages aux urgences) et l’accent mis sur le financement des EHPAD et des établissements de soins.
Mais ces fonds seront-ils réellement dirigés vers les soignants, et en priorité vers les infirmières et les aides-soignantes dont nous avons absolument besoin pour nous permettre, médecins, d’exercer notre métier ? Avenir Spé souhaite avoir des assurances sur ce point. Distribuer des fonds sans objectifs précis ne suffit pas, au risque de reproduire les limites du précédent Ségur.
L’extension du remboursement des fauteuils roulants est une mesure positive dont on doit encore connaitre les contours et ne résume pas l’ensemble des besoins du handicap.
Il est désormais impératif de répondre à des questions fondamentales :
- Le gouvernement entend-il vraiment les professionnels de santé, ou restera-t-il sourd à leurs appels ?
- Le gouvernement prendra-t-il en compte les priorités des citoyens, quitte à accepter certains sacrifices indispensables pour répondre aux enjeux de demain ?
- Et surtout, cette augmentation budgétaire sera-t-elle intégrée dans un projet pluriannuel qui reste à définir ?
L’arrêt des déremboursements ne doit pas masquer l’absence d’une vision globale de notre système de soins, notamment concernant les thérapies innovantes et l’intelligence artificielle.
Ne serait-il pas plus judicieux pour les usagers de demander des baisses tarifaires significatives aux complémentaires santé plutôt que d’introduire une nouvelle taxe ? Ne serait-il pas temps de clarifier les prestations de prise en charge et de distinguer le champ de la santé de celui du bien-être ?
Avenir Spé réitère son exigence d’un équilibre budgétaire entre les secteurs public et privé, car seule leur complémentarité soutient notre système de santé publique. Un leadership clair est indispensable ; sans lui, le risque d’échec demeure élevé.
Fidèle à ses engagements, Avenir Spé réaffirme ses propositions innovantes pour la santé mentale et le handicap. Nous porterons la mise en place d’une politique de prévention primaire par une commission interministérielle, garantissant la pérennité de notre modèle social et l’accès aux innovations thérapeutiques.
Il est temps que les promesses laissent place à l’action.
Patrick Gasser
Président d’Avenir Spé