Paris, le 10 janvier 2024
Le Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues tire la sonnette d’alarme
Le Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues (SNDV) souhaite mettre en lumière la complexité de la prise en charge du parcours de soin des patients, ses conséquences sur le diagnostic et attire également l’attention sur les solutions mises en place par la profession pour pallier le déficit universitaire de la formation des dermatologues.
Cette pénurie alarmante, qui s’aggrave d’année en année, met en péril la santé de millions de Français. Les maladies de peau ne peuvent plus attendre et seul un expert en dermatologie est à même de les prendre en charge efficacement. Une formation à la dermatologie de quelques heures, à destination des médecins généralistes, ne peut remplacer la formation du cursus universitaire des futurs dermatologues. Les patients et leur santé ne peuvent se satisfaire d’une prise en charge en mode dégradé.
ALERTE ROUGE : LA DERMATOLOGIE EN FRANCE FACE À UNE PÉNURIE SANS PRÉCÉDENT
Depuis plusieurs années, la profession connaît une pénurie inquiétante de médecins spécialisés en dermatologie-vénéréologie qui s’explique notamment par une politique d’absence d’augmentation du nombre de postes d’internes en formation établie chaque année par l’université. Actuellement, il est recensé une baisse du pourcentage de dermatologues qui s’accroit d’année en année puisque près de la moitié des dermatologues en activité a plus de 55 ans. Retrouvez toutes les données en cliquant ici.
FORMATIONS ACCÉLÉRÉES EN DERMATOLOGIE : UNE SOLUTION MIRACLE OU UNE FAUSSE BONNE IDÉE ?
Parmi les alternatives existantes pour faire face à la pénurie de dermatologues, il est proposé aux médecins généralistes des formations universitaires accélérées d’un an en dermatologie et parfois même, par certaines plateformes, des modules express de 70 heures. Certains d’entre eux se trouvent ainsi référencés sur des plateformes de rendez-vous grâce à des mots-clefs, comme dermatologue, lors des recherches effectuées par les patients.
Aujourd’hui, le SNDV s’interroge sur la mise en place de ces formations, qui semblerait être une fausse bonne idée, pour répondre à la diminution actuelle du nombre de dermatologues.
Il ne s’agit pas de remettre en cause les compétences des médecins généralistes mais de se questionner sur le bien-fondé d’un diplôme universitaire en dermatologie, de quelques heures, proposé aux médecins généralistes alors que les dermatologues suivent eux une formation de 4 ans en dermatologie après le tronc commun de médecine qui doit évoluer en 5 ans d’internat. Un médecin généraliste, aussi bien formé qu’il soit, ne pourra atteindre le degré d’expertise d’un dermatologue dont la spécialité est son quotidien.
Luc Sulimovic, Président du SNDV, souligne que « cette formation « express » ne permet pas d’aborder cette spécialité dans toute sa complexité et d’acquérir les mêmes connaissances et compétences que les dermatologues. Le SNDV reste critique sur cette alternative provisoire qui pourrait dégrader le parcours de soin du patient et qui ne contribuerait pas à assurer une dermatologie de qualité ».
L’AVENIR DE LA DERMATOLOGIE : LE SNDV EN PREMIÈRE LIGNE POUR DÉFENDRE LA SPÉCIALITÉ
Aujourd’hui encore et plus que jamais, le SNDV se mobilise au quotidien pour soutenir la profession et œuvrer à son rayonnement sur le territoire pour y renforcer sa présence et développer en parallèle des solutions agiles pour répondre à cet enjeu majeur de pénurie des dermatologues. Il ancre son discours et son combat auprès des différentes instances de santé décisionnaires pour défendre le nombre d’admissions d’internes en dermatologie-vénéréologie et la création, à l’échelle nationale, de structures telles que les Équipes de Soins Spécialisés en Dermatologie et Vénéréologie.
LE SNDV AMÉLIORE L’ACCÈS AUX SOINS DERMATOLOGIQUES GRÂCE AUX ÉQUIPES DE SOINS SPÉCIALISÉES ET À LA TÉLÉEXPERTISE
Face aux défis posés par la pénurie de dermatologues, le SNDV est à l’initiative de la création régionale de cinq Equipes de Soins Spécialisés en Dermatologie et Vénéréologie (ESSDV) en Ile-de France, dans les Hauts-de-France, en Bretagne, en Corse et en Centre-Val de Loire.Ces structures innovantes, composées de dermatologues libéraux et d’autres professionnels de santé, visent à faciliter l’accès aux soins dermatologiques, en particulier dans les zones sous-denses.
Les ESSDV mettent en relation tous les acteurs du territoire pour améliorer les parcours de soins des patients. Les médecins généralistes peuvent ainsi solliciter l’avis d’un dermatologue libéral par téléexpertise pour un diagnostic ou un avis sur une prise en charge en onco-dermatologie et des maladies chroniques inflammatoires. Grâce à la téléexpertise, les patients peuvent bénéficier d’un diagnostic rapide et d’une prise en charge adaptée, à titre d’exemple la prise en charge d’un mélanome est de 8 jours au sein de l’ESSDV-IDF.