Paris, 09 Juillet 2025
La Controverse de la « Rente Économique » et la Réalité des Cabinets Médicaux
Dans son rapport Charges et Produits, la Caisse d’Assurance Maladie (CNAM) dénonce une prétendue « rente économique » pour certaines spécialités. Une situation jugée « scandaleuse » car elle dégagerait des bénéfices ! Affirmation étonnante dans un pays libéral et attaché à l’initiative individuelle, à un moment où le pays a besoin d’une dynamique de reconstruction. Cette allégation ignore pourtant une réalité criante : avec les cotations les plus basses d’Europe, parvenir à un bénéfice relève d’une performance de gestion exemplaire et d’une adaptabilité constante face aux pressions politiques successives et aux orientations de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie.
Être un médecin aujourd’hui, c’est se réinventer constamment face à un « Blitzkrieg » permanent de ces deux acteurs de la santé publique.
Comment comprendre ce discours et cette expression ? Traduisent-ils un mépris envers ces soignants entrepreneurs qui ont su accepter les heures données pendant toutes ces années, les sacrifices pour obtenir ces compétences, la charge de travail croissante, et les responsabilités complexes-médicales, médico-légales et économiques. Il est en tout cas permis de l’entendre ainsi. Qu’en serait-il de nos finances si ces mêmes professionnels étaient en déficit ?
Nombreuses sont les interventions qui ont mis en lumière la méconnaissance du régulateur et des décideurs par rapport aux réalités du terrain. Leur incapacité à appréhender les propositions visant à améliorer la pertinence des soins, combinée à une approche péremptoire et aveugle, soulève des interrogations légitimes quant à la direction stratégique du système de santé.
En ce qui concerne les conséquences sur l’attractivité de la profession et la qualité des soins : les indicateurs de « bénéfice » ne rendent pas compte des efforts considérables déployés pour maintenir l’équilibre financier des cabinets. Cette pression constante décourage l’installation des jeunes professionnels et pousse les praticiens expérimentés à se désengager, souvent en cédant leur activité à des entités financières. Ces dernières, adoptant une approche purement pragmatique, opèrent des coupes franches dans les actes jugés non rentables, sans considération pour le projet médical. Ce phénomène, motivé par la perspective d’une « revente avant l’effondrement complet du système », s’adapte à un cadre qu’elles jugent absurde.
Quelles que soient les logiques : « militaro-soviétiques » ou « ultra-libérales », les approches des gestionnaires convergent vers des logiques comptables. Cette orientation se fait au détriment de la reconnaissance de la profession médicale et, plus grave encore, de l’intérêt supérieur des patients.
Bureau d’Avenir Spé