Communiqué de presse
Un programme destructeur : certains parlementaires à la manœuvre
AVENIR SPE constate une reprise des propositions de projets de lois coercitives à l’encontre des libéraux, à l’image de la proposition de loi n°960 contre les déserts médicaux.
Sans tirer les enseignements de la réforme des retraites et à l’image du gouvernement, les parlementaires s’engagent sur la mise en place de mesures coercitives contre la médecine libérale. Prônant la concertation, qui n’a pas eu lieu, voire une co-construction imaginaire, la mission trans-partisane utilise la même méthodologie autoritaire que le gouvernement.
Certaines mesures seraient même contreproductives et continueraient à polluer les négociations conventionnelles futures. Comment peut-on imaginer :
- Que l’autorisation d’installation et de départ puissent être soumises à des ARS qui méconnaissent manifestement le fonctionnement de la médecine libérale et son offre de soins ? Aucune de ces agences n’a été capable d’élaborer un zonage de la médecine spécialisée.
- Que les CPTS soient l’interlocuteur privilégié avec une visibilité globale de l’offre spécialisée régionale ?
- Que les universités soient les seules régulatrices des formations et soient assez réactives pour répondre aux besoins des territoires ?
- Que les étudiants acceptent un contrat les obligeant pendant plus de 10 ans ? C’est bien mal connaître les aspirations de la nouvelle génération de professionnels.
- Que l’on puisse réduire l’accessibilité aux études de médecine à une affaire de soutien financier et à la création d’une école ?
- Que l’on puisse obliger les jeunes médecins à s’installer en limitant leurs années de remplacement ?
- Que l’on résoudra la question de l’accès aux soins en se contentant de faciliter l’installation des médecins formés en dehors des standards de l’Union Européenne, sans se préoccuper de rendre plus attractif l’exercice libéral des jeunes médecins et de préserver nos filières de formation d’excellence ?
- Comment imaginer qu’un salariat en centre de santé, notoirement moins productif que l’exercice libéral, soit une mesure structurante pour répondre à la désertification médicale ?
- Comment ne pas trouver cocasse une permanence des soins obligatoire « pour renforcer les salariés des hôpitaux publics » au vu des horaires de travail des médecins libéraux, déjà bien supérieurs aux dispositions du droit du travail appliqué dans les hôpitaux ?
Manifestement les parlementaires ont scotomisé les propositions des syndicats sans même les examiner.
Cette proposition parlementaire ne conduira qu’à la fragilisation d’une médecine libérale indispensable à la couverture des besoins de santé de la population.
AVENIR SPE fait le constat que la « valse des PPL » sur l’exercice libéral de la santé ne fait que masquer un vide de propositions et de vision prospective et structurelle de la santé pour les dix années à venir. La solution n’est pas dans la coercition des jeunes médecins après dix années d’études difficiles, mais dans la refondation d’un cadre rationnel et attractif pour les jeunes générations.
AVENIR SPE appelle le gouvernement à fixer un cap et donner une puissante impulsion au monde médical pour qu’il engage ses forces vives dans la refondation de notre système de soins en faillite.
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