La Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR) a pris connaissance de la lettre de cadrage adressée au directeur général de la CNAM par le ministère de la santé.
– Les défis sont ambitieux : redresser le choc démographique, améliorer l’accès aux soins, fluidifier la relation ville-hôpital, mieux suivre les patients chroniques.
– Les vœux sont pieux : reconnaissance de l’expertise médicale, travailler sur l’attractivité de la médecine libérale et donner du sens aux carrières.
– Les axes sont forts : pertinence des actes et faire de la prévention une priorité.
La FNMR souscrit à ces constats, mais la conclusion de la lettre de cadrage est étonnante : « Pour répondre à l’ensemble de ces objectifs, il convient d’ouvrir la discussion afin de faciliter l’évolution des modalités de rémunérations des médecins ». Les défis à notre système de santé demandent des réponses plus ambitieuses qu’un potentiel rabotage des rémunérations. Des revalorisations sont régulièrement accordées à l’hôpital public, il semble logique que la médecine libérale en bénéficie également. Rappelons enfin que contrairement à une idée largement répandue dans l’opinion publique par les tutelles et les politiques, les revenus des radiologues ne se situent qu’à la 11ème place des médecins (BNC 2021 source CARMF).
Que faut-il entendre derrière les mots ? La pertinence des actes est une priorité pour les médecins radiologues. La FNMR est d’ailleurs engagée avec la CNAM depuis plus de 6 ans dans des plans pluriannuels de pertinence.
Au-delà des mots, se donner les moyens. La prévention est une priorité pour les radiologues libéraux au cœur du dépistage organisé du cancer du sein. Le dépistage du cancer du poumon reste encore au stade de projet, en dépit des nombreuses demandes de la FNMR d’expérimentation à grande échelle. L’absence d’autorisations d’équipements hors établissement de santé entrave le déploiement territorial de l’accès à l’imagerie moderne et créée des délais de rendez-vous inacceptables.
Les mots manquants : L’absence de toute mention de l’ouverture véritable du numerus clausus est regrettable. C’est la seule option viable, à terme, pour lutter contre les déserts médicaux en France qui représentent un défi majeur pour l’accès aux soins de qualité. Cette situation pénalise un nombre sans cesse croissant de patients.
Si la tendance en matière de revenus et de démographie se poursuit pour la médecine libérale, la France risque de se retrouver avec un système de santé comme celui des pays émergents. Cela mettrait en péril l’accessibilité pour tous à des soins médicaux de qualité, un avantage français reconnu jusqu’à présent mais qui se dégrade progressivement.
Oui à la pertinence des actes et à une radiologie moderne pour tous.
Non à la politique de revenus.
Contact presse :
Dr Jean-Philippe Masson
Président FNMR
01.53.59.34.07.