Par Jean-Philippe Masson, Président de la FNMR
Membre d’Avenir Spé
Les directeurs généraux passent, mais la mentalité reste.
La convention précédente était axée généralistes.
Cet état de fait avait d’ailleurs précipité l’explosion de la CSMF.
La nouvelle convention, qui a nécessité dix-huit mois de négociations pour ne pas dire de tractations, ne vaut pas mieux que la précédente.
Tout ce qui a été obtenu ou presque est au bénéfice des généralistes !
Les spécialistes médicaux n’ont obtenu qu’une revalorisation de l’APC, modeste au demeurant.
Les spécialistes médico-techniques comme les anapaths, les radiologues et les médecins nucléaires n’ont strictement eu aucune compensation, même de l’inflation, estimée à 35% depuis 2000. Pire, les radiothérapeutes ont été taxés d’une baisse de 5% de tous leurs actes, sans aucune explication que la volonté du directeur de la Caisse de faire une politique de revenus.
Pourquoi alors signer une telle convention ?
Une seule réponse : le risque de ne pas avoir le droit de siéger dans les commissions de travail sur la réévaluation des taux de charges dans le cadre de la refonte de la CCAM.
La composition de ces groupes et, surtout, la méthodologie de calcul sont fondamentales pour éviter une sous-évaluation volontaire de la caisse comme cela avait été le cas lors de la création de la CCAM.
Comme l’a déjà écrit le président Gasser, c’est donc bien une signature sous contrainte qui a été arrachée à Avenir Spé !
L’incertitude politique dans laquelle nous évoluons maintenant risque de voir introduire des avenants complémentaires.
A moins que la toute puissance de l’administration centrale, propre à la France, n’ait déjà sclérosé toute tentative d’évolution des mentalités.
Dans tous les cas, ce sont les patients qui verront dans cette santé administrée, à l’anglaise, la qualité de leur prise en charge abaissée.