Par Coralie Jean, membre d’Avenir Spé
Co-fondatrice du syndicat National des Gériatres Libéraux
Je suis gériatre, spécialiste par accord de la commission du Conseil de l’Ordre.
Après presque 25 ans d’exercice hospitalier j’ai décidé avec une autre gériatre, d’une installation en libéral dans les Hauts de Seine.
Je n’ai pas les titres exigés par la CPAM pour bénéficier du secteur 2 : spécialiste sur commission du Conseil de l’Ordre des médecins via la capacité à une époque où le DESC de gériatrie, et donc le clinicat n’existaient pas, PH contractuelle pendant des années, médecin adjoint à 80 % pendant moins de 5 ans, puis ayant exercé dans une clinique privée pendant des années.
Je suis donc en secteur 1.
Inquiètes quant à la viabilité de l’exercice en secteur 1 dans une région où les loyers de cabinet sont très élevés, nous avons été rassurées par des médecins généralistes secteur 1 qui nous ont présenté leur nomenclature avec de nombreuses cotations de majoration, leur permettant d’avoir un revenu jugé très satisfaisant.
Nous nous sommes donc installées en janvier 21. Il s’est avéré de suite (ce que ne nous avait pas dit la cellule d’aide à l’installation de l’URPS pourtant rencontrée en amont) qu’en tant que spécialiste nous ne pouvions pas utiliser les cotations des généralistes. Les seules cotations utilisables étant l’APC, la CS MPC et MPS et 2 actes ALQP. Les règles de cotation sont telles que pour des consultations gériatriques d’une heure cet exercice n’était pas viable. Nous avons donc du reprendre des postes salariés à temps partiel et réduire drastiquement notre activité libérale envisagée.
Nous avons sollicité la CPAM, l’URPS, avons eu une réunion avec la conseillère du ministre de la santé du moment… en vain. Nous avons demandé à la CPAM une requalification en secteur 2 au vu de nos parcours hospitaliers et avons reçu une fin de non recevoir.
De l’avis de tous, la seule possibilité d’obtenir une nomenclature pour la gériatrie était de créer un syndicat et de s’affilier à un syndicat de spécialistes qui nous représenterait lors des négociations tarifaires ayant lieu tous les 5 ans.
Grâce à une gériatre libérale qui avait été élue au bureau de l’URPS-IDF nous avons été en contact avec des membres du bureau d’Avenir Spé.
Avenir Spé nous a écoutées, entendues et soutenues dans cette démarche de reconnaissance de la spécialité Gériatrie libérale et de la nécessité d’une nomenclature adaptée à notre exercice. Je m’y suis syndiquée et ai découvert le rôle et les missions du syndicat.
L’appartenance à un syndicat permet, outre le soutien recherché pour sa propre spécialité, d’être informé et d’échanger sur la législation de la profession mais aussi de participer à l’élaboration de projets d’évolution de nos exercices en fonction des projections démographiques professionnelles et les évolutions sociétales.
J’y rencontre des médecins de diverses spécialités que je n’ai pas l’occasion de côtoyer dans mon exercice gériatrique, qui me permettent de découvrir les forces et les difficultés de leurs spécialités.
Ces échanges très intéressants et stimulants me sont possibles grâce au syndicat !