convention médicale : pourquoi les infectiologues libéraux ont dit non

Les infectiologues libéraux ont majoritairement voté contre la nouvelle convention proposée par l’Assurance Maladie.

Après notre engagement fort dans la gestion pandémique du Covid-19, des années à soutenir la politique nationale du bon usage des antibiotiques, à lutter contre l’antibiorésistance, collaborer avec les établissements de santé, les généralistes, les spécialités médicales et chirurgicales, les infectiologues libéraux espéraient un signe de reconnaissance de la part de l’Assurance Maladie.

Leurs attentes étaient simples : une revalorisation de leurs consultations longues et complexes, tant à leur cabinet qu’en hospitalisation. Ils ont établi une liste limitée pour définir les avis complexes d’infectiologie, dans l’espoir que leurs demandes soient entendues comme celles des pédiatres, des endocrinologues et des psychiatres.

Les négociations conventionnelles ont révélé le fossé qui sépare nos attentes de ce que propose l’Assurance Maladie en termes de revalorisation et tout simplement de reconnaissance du travail que nous faisons chaque jour, nous laissant dans une amère déception. Nous sortons de ces négociations avec le sentiment d’être une spécialité négligeable. Mais alors, pourquoi nous impliquer dans des thématiques de santé publique majeures, à coups de décrets, d’instructions de la DGOS sur les référents en antibiothérapie en établissements de soins, en ville, et dans les établissements médico-sociaux ? La Stratégie nationale 2022-2025 de prévention des infections et de l’antibiorésistance et l’ancien PROPIAS sont-ils des projets ambitieux, essentiels ou des bien sujets mineurs ?

Quoiqu’il en soit, l’Assurance Maladie a bien fait quelques propositions, en particulier dans le domaine de la coordination des soins, mais les conditions d’accès aux revalorisations de nos actes intellectuels dans le Contrat d’Engagement Territorial étaient inatteignables malgré la pugnacité qui est dans l’ADN des infectiologues libéraux. Comment exercer en ZIP ou en ZAC alors que la plupart d’entre eux sont déjà en exercice multisite ? Comment participer au SAS alors que la majorité des urgences infectiologiques peuvent être prises en charge par la médecine générale ou en adressage direct ? Comment créer un ESS s’il n’y a que 30 infectiologues libéraux en France disséminés sur le territoire ?

Enfin, la discrimination contre le secteur 2 qui a préservé notre modèle économique jusqu’à présent, n’est pas acceptable.

Nous espérons que la suite des négociations tiendra compte de l’importance du rôle d’infectiologue.

Enfin, nous soulignons le fait qu’AVENIR SPE a été le seul syndicat à porter nos demandes durant les négociations.

Dr Florence SUY

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