L’attente des psychiatres libéraux à l’égard de la négociation conventionnelle était forte. Notre spécialité souffre actuellement d’un manque d’attractivité connue et la faiblesse des revenus en est un élément important. Nous avons également connaissance des difficultés rencontrées dans les territoires peu, voire pas, dotés en psychiatres libéraux.
Nos demandes, portées par notre seule horizontalité AVENIR SPÉ, étaient donc les suivantes :
- Revalorisation du CNPSY, les revenus des psychiatres étant dans les derniers du classement.
- Revalorisation urgente de la pédopsychiatrie et la psychiatrie du sujet âgé, deux surspécialités nécessitant des temps de consultation longs et un travail de coordination important.
- Revalorisation des visites à domicile, dont la rémunération est indécente.
- Valorisation les thérapies de groupes, outils thérapeutiques largement développés en psychiatrie, mais ne pouvant être effectuées qu’en milieu hospitalier.
- Faire de la téléconsultation un outil adapté à la clinique en ne la limitant plus à 20% de l’activité.
- Simplification de la nomenclature et du parcours de soins : l’avis de consultant (APY) représente moins de 5% des actes de psychiatrie.
- Amélioration de l’accès aux soins : les mesures citées ci-dessus le permettent en elles-mêmes. Nous proposons par ailleurs la création de nouveaux dispositifs de soutien aux médecins généralistes par des réunions de concertation et de supervision, pouvant entrer dans le cadre des Equipes de Soins Spécialisés.
Si nous regrettons l’échec des négociations conventionnelles, nous ne pouvions pas accepter les propositions de l’Assurance Maladie, principalement l’Engagement Territorial.
En effet nous ne pouvons pas accepter le principe d’une rémunération différente d’un même acte en fonction d’engagements qui touchent au cœur même de notre métier et à notre indépendance professionnelle. Notamment l’obligation d’augmenter notre file active nous placerait dans l’impossibilité de préserver la qualité des soins que nous prodiguons en nous empêchant de recevoir un patient autant de fois que nous le jugerions nécessaire. Notre travail n’est ni délégable, ni transférable.
En résumé, comme tous les médecins libéraux et plus généralement comme de nombreux actifs, nous ne sommes pas mobilisés par l’appât du gain, au contraire, nous voulons avoir la possibilité d’équilibrer nos préoccupations financières avec notre charge de travail et notre éthique du soin. Le projet de convention ne nous donnait malheureusement aucune garantie à ce sujet.
Dr Michel JURUS